5 différences entre la France et le Québec quand on y vit

S’installer au Québec est une expérience enrichissante pour de nombreux Français. C’est pour beaucoup l’occasion de démarrer une nouvelle vie avec de nouvelles opportunités que ce soit via un PVT Canada ou autre.

Cependant, la vie du quotidien peut réserver son lot de surprises. Même si les deux territoires parlent le Français, de nombreuses différences sont à observer.

1. Le climat québécois

Commençons par rentrer dans le vif du sujet avec un aspect dont tous les Français parlent quand il s’agit du Québec : le climat.

Le climat au Québec est une des plus grandes différences que les Français remarquent en s’installant.
Notamment l’hiver qui est beaucoup plus long et intense qu’en France.
Les températures peuvent descendre en dessous de -20°C, parfois même -30°C de ressenti.

Un hiver qui change les habitudes

L’hiver impose une organisation différente au quotidien. Les véhicules, par exemple, doivent être équipés de pneus d’hiver, et les routes sont régulièrement déneigées et salées pour faciliter les déplacements.
Les Québécois sont aussi bien équipés pour affronter le froid : manteaux résistants aux températures négatives, bottes de neige, plusieurs couches de vêtements, etc

La logistique de préparation est une part entière du quotidien. On ne sort pas sur un coup de tête d’une minute à l’autre avec une petite veste par exemple.

Des loisirs d’hiver uniques

L’hiver québécois est aussi synonyme de nombreuses activités qui sont moins courantes en France.
Les Québécois profitent de la neige pour pratiquer des sports comme le ski, le patinage, la raquette, la motoneige et même la pêche sous la glace. Ces activités font partie intégrante de la culture québécoise et permettent de vivre l’hiver de façon plus agréable.

Il y a également des festivals qui n’ont lieu que l’hiver comme l’Igloofest par exemple qui a se passe chaque année à Montréal.

L’hiver n’est pas un frein pour les Québécois mais un terrain de jeu !

L’été québécois : un contraste marquant

Les Français le savent moins mais au Québec en été, il fait super chaud !
Il n’est pas rare de voir des températures pouvant atteindre 30°C et un taux d’humidité élevé, en particulier en juillet et août.

Les Québécois profitent alors pleinement du beau temps, passent du temps dans les parcs, au bord des lacs, ou participent à des activités extérieures comme le camping, les barbecues, et les festivals d’été.

Ces mois sont l’occasion de compenser les longues semaines hivernales en profitant au maximum de la nature. C’est comme découvrir une deuxième ville dans sa ville. Tout change et une énergie folle de joie et de bonheur s’empare de la population. La transition est vraiment agréable à vivre chaque année.

Une adaptation qui fait partie de l’expérience québécoise

Pour les nouveaux arrivants, surtout ceux venant de climats tempérés comme en France, s’adapter au climat québécois peut être un défi.

Cependant, cet ajustement fait partie intégrante de l’expérience québécoise. Les Québécois accueillent chaque saison avec enthousiasme, et vivre au rythme de ces changements climatiques devient rapidement une routine que l’on apprend à apprécier.

C’est quelqu’un qui vient du sud de la France qui vous le confirme !

2. La simplicité des relations sociales et la chaleur humaine

L’une des différences les plus frappantes pour les Français arrivant au Québec est la chaleur humaine et la simplicité des relations sociales. Les Québécois sont réputés pour leur accueil et leur ouverture d’esprit, ce qui rend souvent les interactions plus spontanées et accessibles qu’en France. Ce trait de la culture québécoise se traduit par un comportement généralement amical, une absence de formalités strictes, et une approche décontractée dans les relations interpersonnelles, tant au quotidien que dans les milieux professionnels.

Des rencontres faciles et authentiques

Les Québécois sont souvent très ouverts aux nouvelles rencontres, et il est relativement simple de créer des liens dans des contextes variés : dans un café, au travail, lors d’événements sociaux, ou même dans des lieux publics.
Cette facilité d’approche peut être déstabilisante pour les Français, habitués à une certaine réserve.
Cependant, elle permet aux nouveaux arrivants de s’intégrer rapidement et de se sentir bienvenus.
L’attitude positive des Québécois se manifeste par des échanges authentiques, et il est courant d’être invité à des événements comme des soirées entre amis, des brunchs ou même des fêtes de quartier.

Attention, ça ne veut pas pour autant dire que le développement de relations plus profondes est simple dans le cadre de la constitution d’une amitié mais pour les contacts de surface c’est une vraie différence !

Le tutoiement généralisé et la communication informelle

L’usage généralisé du tutoiement contribue aussi à créer une atmosphère conviviale.

Dès la première rencontre, il est courant que les Québécois tutoient les gens, même dans un cadre professionnel, sauf dans les contextes très formels.
Cela ne signifie pas un manque de respect, mais plutôt une volonté de casser les barrières de la hiérarchie pour favoriser l’accessibilité et la fluidité des échanges.
Ce tutoiement contribue à simplifier les relations et à installer rapidement un climat de confiance.

Personnellement, j’ai toujours été mal à l’aise avec le vouvoiement excessif que l’on utilise en France donc ça fait du bien dans le quotidien pour connecter facilement.

La valorisation de la bienveillance

Les Québécois attachent une grande importance à la bienveillance dans les relations.
Ils se montrent souvent patients, compréhensifs et curieux d’apprendre des expériences des autres.
Cette attitude d’ouverture se retrouve également dans la vie professionnelle, où les interactions sont généralement plus détendues. Plutôt que de se formaliser sur les titres ou les statuts, on valorise les compétences et l’entraide, contribuant à créer un climat de travail serein.

Un choc culturel qui devient une richesse

Pour de nombreux Français, cette simplicité des relations sociales peut être un choc culturel au départ, mais elle devient rapidement une source d’enrichissement.
Le Québec offre un cadre propice à des relations humaines spontanées, permettant aux nouveaux arrivants de construire un réseau social solide et de se sentir acceptés dans leur nouvel environnement.
Cette ouverture d’esprit et cette chaleur humaine facilitent l’intégration et renforcent le sentiment d’appartenance, rendant l’expérience québécoise d’autant plus agréable et mémorable.

3. Les horaires de travail et le rythme de vie

L’une des premières différences que les nouveaux arrivants français remarquent en travaillant au Québec concerne l’importance accordée à l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle.
Les horaires de travail sont souvent plus flexibles, et la culture québécoise valorise la conciliation entre les responsabilités professionnelles et le bien-être personnel (ce qu’on a peut-être moins en France, soyons honnêtes).

Ce changement de rythme et de mentalité permet aux gens de passer davantage de temps en famille et de profiter de loisirs en dehors du travail.

Des journées de travail plus courtes et des horaires flexibles

La journée de travail classique au Québec commence en général entre 8h et 9h et se termine autour de 16h ou 17h.

Contrairement à la France, où il est courant de faire de longues pauses déjeuner, les Québécois prennent souvent des pauses plus courtes (30 minutes à 1 heure), ce qui leur permet de finir plus tôt dans l’après-midi.

Cette organisation laisse plus de place aux activités en dehors du travail et encourage un rythme de vie plus équilibré.

Dans certaines entreprises, les horaires sont également flexibles, permettant aux employés de moduler leurs heures selon leurs préférences et leurs obligations personnelles. (C’est encore plus vrai depuis la pandémie)

La valorisation du temps en famille et des activités de loisirs

Les Québécois attachent une grande importance aux moments passés en famille et entre amis.

Après le travail, il est commun de voir des familles profiter de parcs, d’espaces verts, ou d’activités de plein air.

Les fins de journée sont propices aux loisirs et à la détente, ce qui renforce l’équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle.

En hiver, par exemple, les familles québécoises s’adonnent à des activités comme le patinage sur glace ou la raquette, tandis qu’en été, elles profitent de la nature pour faire du camping, du vélo ou des sorties au bord des lacs.

Une culture du travail moins axée sur la hiérarchie et le présentéisme

Le travail au Québec est souvent moins hiérarchisé qu’en France, et la notion de présentéisme (le fait de rester au bureau au-delà des heures requises pour « montrer » son investissement) est beaucoup moins courante.

La performance est valorisée davantage que le nombre d’heures passées au bureau.

Ainsi, partir à l’heure est la norme et n’est pas perçu comme un manque d’engagement.
Les employés sont encouragés à organiser leur travail de manière efficace, et la culture du télétravail, déjà présente avant la pandémie, s’est encore renforcée depuis, permettant une plus grande flexibilité.

Les congés et jours fériés : un rythme plus allégé

Les Québécois ont en général moins de jours de congés payés qu’en France, mais ils compensent par un rythme de travail plus détendu.

En règle générale, les salariés québécois commencent avec deux semaines de congés payés par an au minimum légal, auxquelles s’ajoutent plusieurs jours fériés, dont certains sont spécifiques au Québec, comme la fête de la Saint-Jean-Baptiste (fête nationale du Québec).

De plus, de nombreuses entreprises offrent des horaires d’été permettant de terminer plus tôt les vendredis pendant la période estivale, pour profiter davantage du beau temps.

PS : Le deux semaines de congés est vraiment le minimum légal mais il n’est pas rare de rencontrer des personnes avec 3, 4 voir 5 ou 6 semaines de congés annuels. C’est un élément de négociation comme le salaire.

L’importance de la santé mentale et du bien-être au travail

Les entreprises québécoises accordent de plus en plus d’importance à la santé mentale et au bien-être de leurs employés.

Elles proposent souvent des programmes de soutien psychologique, des activités de team-building, ou des formations pour aider les employés à gérer le stress.

La culture de travail encourage aussi la transparence et la communication, ce qui crée un environnement où les gens se sentent à l’aise d’exprimer leurs besoins et de demander de l’aide en cas de difficulté.

Un changement de rythme qui enrichit l’expérience des nouveaux arrivants

Pour les Français, s’adapter à ce rythme de vie plus équilibré peut parfois nécessiter une période d’ajustement, surtout si l’on est habitué à des journées de travail plus longues.

Cependant, cette différence est souvent perçue comme bénéfique à long terme.
Les nouveaux arrivants découvrent rapidement que cette approche permet de mieux concilier carrière et épanouissement personnel, et cette qualité de vie fait partie des éléments les plus appréciés par ceux qui décident de s’installer durablement au Québec.

4. Le service client

Le service client au Québec est très différent de celui en France.

Il est connu pour son accueil chaleureux et la grande attention portée aux besoins du client.

Dans la culture québécoise, offrir un excellent service n’est pas seulement un devoir professionnel, mais aussi une manière de témoigner du respect et de l’importance accordée au client.

Ce niveau de service peut surprendre les nouveaux arrivants français, mais il contribue à rendre les expériences d’achat et de consommation particulièrement agréables.

Dès qu’on entre dans un commerce ou un restaurant, il est courant d’être accueilli par un sourire et un « Bonjour ! Comment ça va ? ».

Les employés s’assurent souvent que les clients se sentent bien pris en charge, et il est habituel de voir des interactions où le personnel s’intéresse sincèrement aux préférences et aux attentes des clients.

Cette approche amicale va au-delà d’un simple accueil formel, elle cherche à établir une connexion humaine.

Les clients sont encouragés à poser des questions et à exprimer leurs besoins sans hésitation.

Au Québec, il est d’usage de laisser un pourboire dans les restaurants, bars, salons de coiffure, en signe d’appréciation pour le service reçu.
Ce pourboire, qui représente généralement 15 à 20 % de la facture, constitue une part importante des revenus des employés dans certains secteurs.
Cette coutume incite les employés à offrir un service de qualité et contribue à renforcer la culture de l’accueil chaleureux. P

Pour les Français, cette pratique peut sembler inhabituelle, mais elle devient rapidement une habitude à respecter au Québec.

5. Le système de santé

Le système de santé québécois présente des différences notables avec celui de la France, particulièrement en termes d’accessibilité et de gestion.

Bien que le système québécois soit public et permette un accès gratuit à de nombreux soins comme en France, il connaît également certaines limites, notamment des délais d’attente plus longs et une pénurie de médecins de famille.

Pour les nouveaux arrivants français, s’adapter à ces particularités peut être un défi, et cela amène souvent à revoir la façon d’utiliser les services de santé.

Un système de santé universel mais saturé

Comme en France, le Québec dispose d’un système de santé universel qui couvre l’ensemble des résidents via la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).

Cette couverture permet aux Québécois et aux résidents permanents d’accéder gratuitement à la plupart des soins médicaux essentiels, comme les consultations chez le médecin, les soins hospitaliers, et certaines chirurgies.
Cependant, le système connaît une saturation due au manque de personnel médical, ce qui se traduit par des temps d’attente importants, notamment pour les consultations spécialisées et les urgences.

La difficulté d’obtenir un médecin de famille

L’une des principales différences avec la France réside dans la difficulté à obtenir un médecin de famille.

Au Québec, chaque résident est encouragé à s’inscrire sur une liste d’attente pour se voir attribuer un médecin de famille, mais en raison de la pénurie de praticiens, l’attente peut prendre plusieurs mois, voire des années, dans certaines régions.

Sans médecin de famille, il devient plus difficile d’obtenir un suivi médical régulier et personnalisé, et les patients se tournent souvent vers des cliniques sans rendez-vous (ou « cliniques sans RDV ») ou des services d’urgence pour des problèmes de santé ponctuels.

Je suis à Montréal depuis plusieurs années et j’attends effectivement toujours mon attribution de médecin de famille.

Les cliniques sans rendez-vous

En l’absence de médecin de famille, les Québécois et les nouveaux arrivants ont souvent recours aux cliniques sans rendez-vous . Les cliniques sans rendez-vous permettent de consulter un médecin pour des problèmes de santé qui ne nécessitent pas une prise en charge urgente, mais l’attente y est parfois longue, et il faut souvent appeler tôt le matin pour obtenir un rendez-vous le jour même.

Oui, vous avez bien lu, il faut prendre un rendez-vous pour se rendre dans une clinique sans rendez-vous tellement le système est saturé.

Le rôle des services de télémédecine

Avec la pénurie de médecins et les longs temps d’attente, la télémédecine a pris de l’importance ces dernières années.

Des services de consultation en ligne permettent aux Québécois de consulter un médecin à distance pour des problèmes de santé simples, sans avoir à se déplacer.
Bien que cette solution ne remplace pas un suivi médical en personne, elle aide à désengorger les cliniques et à répondre aux besoins de consultations rapides pour des questions de santé courantes.
La télémédecine devient donc une option pratique et appréciée, surtout pour les nouveaux arrivants qui n’ont pas encore de médecin attitré. C’est pratique pour débloquer des problématiques mineures.

Les coûts de certains soins et des assurances complémentaires

Bien que le système public couvre une grande partie des soins de santé, certains services, comme les soins dentaires pour les adultes, les lunettes, et certains médicaments, ne sont pas inclus dans la couverture de base de la RAMQ. (Ça fait partie des grandes différences entre la France et le Québec concernant la santé)

Il est donc souvent recommandé de souscrire une assurance complémentaire, proposée par certains employeurs ou accessible via des compagnies d’assurances privées, pour couvrir ces frais.

Pour les Français habitués à la Sécurité sociale, ce fonctionnement peut sembler restrictif, mais il fait partie des réalités du système québécois.

Ça permettra de remplacer votre assurance santé privée une fois que vous ne serez plus en PVT par exemple.

Les urgences et la gestion des priorités médicales

En cas d’urgence, les hôpitaux québécois prennent en charge les patients en fonction de la gravité de leur situation, selon un système de tri strict.

Les patients présentant des cas urgents sont priorisés, tandis que les autres peuvent attendre plusieurs heures avant d’être vus.

Cette situation peut surprendre les Français habitués à des prises en charge plus rapides pour des urgences de moindre gravité.

Au Québec, il est donc conseillé de se tourner vers les cliniques pour des problèmes non urgents afin de laisser les hôpitaux disponibles pour les urgences réelles.

Un système en évolution pour répondre aux besoins de la population

Conscient des défis de son système de santé, le gouvernement québécois n’a pas le choix d’investir en continue dans des initiatives pour améliorer l’accès aux soins et réduire les temps d’attente.

Des projets de réforme et des investissements dans le recrutement de personnel médical visent à combler les problèmes du secteur.

Je pourrais encore continuer longtemps en exposant d’autres différences entre la France et le Québec. J’aurais pu cité les loisirs et l’importance du plein air, le rapport à l’argent avec les cartes de crédit, l’existence du score de crédit, les prix qui sont affichés hors taxes et j’en passe.

Mais ce sera l’object d’un futur article.